Otoplastie : Peut-on espérer obtenir une symétrie des oreilles ?

1 juin 2021

Des oreilles pas tout à fait identiques dès le départ

Que l’on trouve nos oreilles (trop) petites, (trop) grandes, décollées ou encore leurs lobes (trop) longs/courts, nous sommes tous logés à la même enseigne quand il s’agit d’évoquer leur symétrie, puisque quasi aucun d’entre nous ne peut se targuer d’avoir des oreilles de forme parfaitement identique. Dès la naissance, nos oreilles diffèrent un peu, voire… davantage chez certains humains. Une donnée à ne pas perdre de vue quand on envisage une intervention chirurgicale pour en corriger l’apparence (« otoplastie »).

« Lorsqu’on intervient chirurgicalement sur des oreilles qui sont fort asymétriques au départ, il est difficile de garantir une symétrie de forme parfaite. Mais les patients qui souffrent d’oreilles décollées et qui viennent consulter en vue d’une opération sont souvent attentifs à cet aspect », explique le Dr. Schauss, médecin ORL et spécialiste en chirurgie (à Liège, Verviers et Eupen). « Il y a lieu de leur faire comprendre que souvent, il ne s’agit pas seulement d’un écartement par rapport au crâne inégal d’un côté à l’autre, mais également d’une forme de pavillon différente. »

Parfois – le cas est toutefois plus rare -, une seule oreille pose un problème de décollement. Le médecin spécialiste se devra de veiller à obtenir un résultat le plus symétrique possible. Ce qui n’est pas toujours facile. « A nous, médecins, d’être extrêmement précis au moment de prendre les mesures pour obtenir le résultat le plus naturel possible », poursuit le Dr. Schauss.

A partir de quel âge peut-on intervenir ?

Les oreilles de votre enfant sont décollées et vous aimeriez savoir à partir de quand vous pouvez songer à une petite intervention ? On estime qu’on peut opérer l’enfant quand il est en âge de supporter un pansement, soit vers 6-7 ans, ce qui correspond aussi à son entrée à l’école et lui permettra d’échapper à d’éventuelles moqueries de ses camarades. On privilégie le plus souvent une anesthésie générale chez les petits, contrairement aux adultes chez qui on intervient en ambulatoire, sous anesthésie locale.

Les oreilles « décollées » ne sont pas plus l’apanage d’un sexe : filles et garçons en souffrent autant. On retrouve généralement des cas semblables dans la famille, le positionnement du pavillon de l’oreille n’a donc rien à voir avec la position de l’enfant, par exemple dans l’utérus. C’est plutôt un « incident » génétique. Notez également qu’après l’intervention, l’enfant devra porter un bandeau de nuit pendant 6 semaines pour éviter de « retourner » l’oreille par inadvertance durant le sommeil. Il devra aussi éviter les sports de contacts (foot, judo) pendant le même laps de temps.

Différentes approches techniques sont possibles (voir aussi notre actualité de février 2020). La seule mise en place de points de suture afin de maintenir l’oreille dans sa nouvelle position fonctionne bien au moment même. Néanmoins, la force de tension intrinsèque du cartilage s’oppose à la traction des fils et dès lors, à terme, l’oreille risque de revenir à sa position initiale. Une autre méthode consiste à enlever une partie du cartilage, mais on peut voir les bords de l’incision, ce qui est moins joli. Le mieux est d’affaiblir le cartilage sur une surface plus large afin de le rendre plus malléable. Spontanément, il va se courber de manière harmonieuse. « Personnellement, je préfère cette dernière méthode qui cependant exige un peu plus de temps », sourit le Dr. Schauss.

N’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous préoccupent sur votre future intervention afin de bien en comprendre les différentes étapes.

Posted in Médical by Dr Freddy Schauss